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Mars
INFORMATION AUX FAMILLES - PSYCHOLOGUE SCOLAIRE
Par • Publié le 23/03/2020
Chers parents,
J’espère que votre week-end s’est déroulé le mieux possible. Nous avons à présent effectué notre première semaine de confinement. J’espère que vous commencez à prendre vos marques, même si cela n’est pas toujours facile.
Cette période de confinement va sans doute se révéler plus longue que prévue. Cette pandémie bouleverse notre quotidien : plus de travail ou d’école, plus le droit de sortir, plus de droit de voir ses copains...
Chacun doit faire le deuil de sa vie d’avant et s’engager dans un long cheminement que chacun va faire à son rythme.
Je vais donc vous aider à mettre des mots sur le ressenti de vos enfants et les étapes par lesquelles ils vont potentiellement passer.
Nous avons tous passé la première étape, celle du choc, phase qui a suivi l’annonce de la nécessité du confinement, arrêt de notre vie d’avant d’autant plus brutal qu’il n’était pas programmé ni prévisible.
Cet arrêt brutal nous a laissé, pour certains dans un état de sidération, avec une impossibilité de réaliser mêmes des tâches simples et/ou une difficulté de concentration. Certains ont continué à sortir malgré les interdictions, refusant de considérer l’information qui leur était donné.
Après la prise de conscience de la réalité du confinement peut survenir la colère, où l’on peut se révolter contre ce qu’on ressent comme une injustice : injustice de ne plus pouvoir voir ses copains, faire des réunions familiales, aller boire un verre avec des copains, se rendre dans son club de sport....
Cette colère, extrêmement douloureuse, peut trouver, notamment chez les enfants,un exutoire en désignant un responsable, vous parents.
Elle peut s’exprimer sous différentes formes:accusations, culpabilité, frustration...
Il est important de comprendre que vos enfants sont alors en souffrance et ne sont pas en état de le comprendre ni d’accepter cette réalité.
Commence alors une sorte de négociation de la perte et une tentative pour trouver les moyens par lesquels inverser cette situation et la compenser.
Des discussions vont donc s’engager concernant les sorties, les copains...
Des cris et des pleurs peuvent émerger.La colère épuisée,arriveront l’acceptation (la réalité de devoir rester confiner est admise. L’enfant sait qu’il y aura un avant et un après) et/ou la résignation,et parfois avec elles l’abattement et la tristesse.
L’enfant accepte la perte de sa vie d’avant et s’interroge sur les moyens de vivre cette période.
Petit, il n’est pas en mesure de faire face (pleurs, repli sur soi) seul et il faut l’y aider.
A ces étapes peuvent s’ajouter le sentiment de peur face à l’épidémie, surtout si l’un d’entre vous continue à travailler à l’extérieur.
Cela peut développer chez certains de l’angoisse, de l’abattement, de l’excitation ou de l’agitation et un moral en berne.
Le partage des émotions a pour but de soulager les troubles liés à la peur mais aussi de trouver un moyen cognitif de l’intégrer.
N’oubliez pas d’appliquer les consignes de précaution. Elles sont un moyen de faire baisser sa peur. En fonction de votre cheminement, si vous rencontrez des difficultés, n’hésitez pas à m’interpeller.

Morgane GOURLAOUEN

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